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BOD pistes vues du ciel

Non, pour le secteur aérien l’année 2021 ne sera pas une bonne année. Meilleure que 2020, oui, mais de là à parler de bonne année… Et cela vaut autant pour les constructeurs d’avions que pour les compagnies aériennes et les aéroports.

À l’UAF (Union des aéroports français), on fait le vœu que 2021 sera « l’année d’un nouveau départ ». Les aéroports ne sont pas prêts de retrouver le trafic d’avant la Covid : celui-ci a subi un effondrement de 75 % – du jamais vu, de l’inimaginable ! Mais les campagnes de vaccination (et les efforts des compagnies aériennes en matière de tarifs et de flexibilité des billets) vont permettre de relancer progressivement le tourisme de loisirs et les déplacements familiaux et affinitaires. On peut même espérer un véritable rebond au second semestre. Le voyage d’affaires, lui, sera plus durablement affecté : difficultés économiques, précautions sanitaires prises par les entreprises, nouvelles habitudes adoptées avec la crise (télétravail, salons dématérialisés, relations virtuelles…). Au final, pour atteindre de nouveau les 214 millions de passagers commerciaux enregistrés en 2019 dans les aéroports français, il faudra patienter jusqu’en 2023, 2024 voire 2025. Certaines études repoussent même à 2029 le « retour à la normale » – c’est le cas de l’étude Aviation NXT Consulting pour l’ACI Europe (Airports Concil International, association des aéroports européens). Dans l’immédiat, pour cette année 2021, le trafic aérien en Europe ne devrait encore représenter que 51 % du trafic de 2019, selon les prévisions d’Eurocontrol (organisation européenne pour la sécurité de la navigation aérienne).

L’avion fait et fera toujours rêver !

Mais « l’avion fait et fera toujours rêver » rappelle Eric Trappier, le président du Gifas (Groupement des industries françaises aéronautiques et spatiales). Il prévoit une année 2021 encore difficile mais teintée d’espoir. Espoir mesuré, tant que le transport aérien reste sinistré, mais espoir tout de même. L’an dernier, Airbus n’a finalement baissé « que » de 35 % sa production et ses livraisons – une belle performance au vu de la situation financière dramatique des compagnies aériennes. Et « l’ensemble de la filière aéronautique a confirmé, avec le soutien de l’Etat, sa solidarité, sa résilience et sa capacité à rebondir tout en préparant l’avenir immédiat (la remontée des cadences de production) et à plus long terme (l’avion de demain pour l’horizon 2035) » souligne Eric Trappier.

Au printemps dernier, à l’éclatement de la pandémie, l’avion s’est révélé indispensable pour le transport des masques, le transfert de patients, le rapatriement de ressortissants bloqués à l’étranger. Durant les vacances d’été puis de fin d’année, il a retrouvé sa vocation première : les retrouvailles familiales, l’évasion loin des préoccupations du quotidien, la découverte d’autres cultures, la satisfaction du besoin d’aventure… Pour l’été prochain, selon une récente enquête de Kelton Global pour Abritel (sondage en ligne auprès de 8 000 familles dans le monde, dont un millier en France), 58 % des familles françaises veulent accroître leur budget vacances pour profiter de séjours plus longs (s’offrir des « vacances de rêve » pour 52 %, partir plus loin pour 47 %). D’une part, ces familles sont peu parties (voire pas du tout) l’an dernier et elles ont donc des économies ; d’autre part, 31 % avouent accorder désormais plus d’importance aux vacances qu’avant la Covid-19. Les séjours urbains perdent de leur attrait, au profit des séjours au grand air. La voiture sera privilégiée afin d’éviter les aléas des transports, mais l’avion restera irremplaçable pour certains voyages, comme le souligne Adam Twidell, le PDG de PrivateFly (plateforme de location de jets privés). Il prévoit de réels changements dans les comportements et les priorités des voyageurs : « Il est probable que la plupart des gens voyageront moins qu’auparavant mais ils voudront que leurs voyages, plus responsables et plus réfléchis, comptent davantage. Quant à l’hygiène et à la santé, elles resteront des priorités absolues, même quand les risques liés à la Covid-19 se seront dissipés ».

Photo © ADBM

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