Blagnac, l’aéronautique, l’aéroport. C’est une belle histoire d’amour à trois. Une aventure que retrace notamment le musée Aeroscopia et une réussite qui ne se dément pas comme l’exprime Bernard Keller, maire de Blagnac depuis 1996, vice-président de Toulouse Métropole et lui-même ancien d’Airbus. Il est aussi conseiller régional (et président de la commission Industrie) de Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées.
Votre expression « une belle histoire d’amour à trois » correspond à l’exacte réalité. Blagnac ne serait pas Blagnac sans l’aéroport et sans l’industrie aéronautique. Comme le chantait Claude Nougaro, « à Blagnac, les avions sont plus beaux ». Parfois, il disait aussi « les avions volent haut », ou encore « les avions ronflent gros »…
Certaines nuisances sonores ou difficultés de circulation sont parfois difficiles à faire accepter ?
Dans leur très grande majorité, les Blagnacais sont fiers et heureux de l’aéroport et surtout de la dynamique d’Airbus, d’ATR et de tout leur tissu de partenaires. Évidemment, on n’évite pas quelques « ronchons » qui trouvent que « c’était mieux avant », que l’on sacrifie trop au développement urbain qu’exige la croissance très rapide de notre économie. Mais c’est une infime minorité ! Nous avons mené en parfaite cohérence le développement des zones d’activité et d’habitat, d’Andromède et d’AéroConstellation, sans ambition démesurée, bien au contraire : le succès a été au rendez-vous et même plus vite que prévu. S’agissant des nuisances sonores liées au trafic aérien, elles sont de moins en moins perceptibles et l’essor du trafic s’est fait, ces dernières années, sans augmentation du nombre des décollages et atterrissages. Ce nombre a même plutôt baissé grâce à des avions plus gros et de plus en plus silencieux. Les nouvelles procédures de décollage ont également permis de réduire ces nuisances. Quant à la circulation automobile, elle est tout de même plus fluide chez nous que dans bien d’autres métropoles. Le tramway a été un vrai plus à Blagnac.
Et la troisième ligne de métro ?
C’est une superbe idée, dès lors que l’on saura la financer. Mais la station de l’aéroport ne peut pas être une simple option, c’est une obligation. Si cette ligne ne passait pas par l’aéroport, ce serait une véritable insulte à tous les acteurs économiques.
Êtes-vous plutôt satisfait des orientations prises par les nouveaux actionnaires de l’aéroport ?
Nous avons tous la même ambition pour le développement de Toulouse-Blagnac au service de nos entreprises et du tourisme régional. Au sein du conseil de surveillance, où je siège au titre de Toulouse Métropole, je suis aussi très vigilant sur « l’expérience client » des passagers et sur les attentes des compagnies aériennes. C’est un souci que je partage par exemple avec Alain Di Crescenzo, le président de la CCI de Toulouse.
Vous-même, prenez-vous souvent l’avion ? Et quelles sont les destinations qui vous ont le plus marqué ?
En tant qu’élu local, c’est surtout Paris qui est devenu ma proche banlieue. Au titre d’Airbus, c’est vrai que j’ai beaucoup voyagé en Europe, en Asie, en Afrique, en Amérique. C’est la Chine qui m’a sans doute le plus marqué avec Pékin et Shanghai.
Pour vos city breaks, le temps d’un week-end, vous êtes plutôt Paris ou Côte d’Azur, Europe du Nord ou Europe du Sud ?
Je suis avant tout un « italophile », j’adore Rome et Venise. Mais j’ai aussi de bons souvenirs de Dublin, Madrid, Séville, Lisbonne, Budapest, Vienne… Sans oublier Hambourg avec le jumelage Blagnac – Buxtehude. J’ajoute que j’ai vraiment été bluffé en découvrant Berlin. Sur ma liste d’envies, il y a encore les fjords de l’Europe du Nord et la découverte du Maroc. Et retourner à Venise avec ma femme, car je crois qu’elle m’en veut toujours un peu d’y avoir été avec mes filles mais sans elle…
Le temps des vacances, vous êtes plutôt fidèle à une destination familiale ou vous aimez découvrir à chaque fois de nouveaux horizons ?
Plutôt fidèle à la Bretagne, où mon épouse a une maison de famille. C’est dans un petit port du Finistère Nord. Je suis donc heureux de l’ouverture de la ligne Toulouse – Brest avec Volotea.
Notre question-bonus : quelle est la ligne directe que vous aimeriez voir s’ouvrir au départ de Toulouse-Blagnac ?
Les États-Unis s’imposent, avec New-York, tant pour la ville elle-même que pour la possibilité qu’elle offre de rayonner sur l’Amérique du Nord. Je souhaite aussi que nos amis chinois se pressent d’ouvrir une ligne Toulouse – Pékin, pour faire venir des touristes et pour nous faciliter nos déplacements sur Tianjin : le site chinois d’Airbus n’est qu’à trois quarts d’heure de TGV de Pékin. Shanghai me semble aussi une destination très intéressante, à la fois business et tourisme.
Photos © Patrice Nin
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