L’aéroport de Nice Côte d’Azur est le deuxième aéroport français avec l’an dernier 13,8 millions de passagers (et une croissance de 4,1 %). A la tête des aéroports régionaux, il occupe une place très spécifique : il est le seul à proposer 6 destinations long-courriers en vols réguliers (Dubaï, Doha, Koweït, New York, Montréal et désormais Pékin). Il est aussi le seul à accueillir l’A380 en vol quotidien. La part du trafic international devrait encore s’accroître dans les années à venir, grâce à l’attractivité de la Côte d’Azur et au dynamisme de l’aéroport. Grâce aussi à de nouveaux types d’avions et en particulier l’Airbus A321neo LR. Le point avec Isabelle Baumelle, directrice Opérations et Développement Compagnies de l’aéroport de Nice.
L’Aéroport de Nice Côte d’Azur va franchir cette année le cap des 14 millions de passagers. Quelle sera la part de l’international, et notamment de l’international long-courrier ?
Historiquement, l’aéroport Nice Côte d’Azur est fortement international, au point d’être désormais le pivot secondaire du trafic aérien en France. L’an dernier, le trafic passagers était à 60 % à l’international et à 15 % sur les liaisons long-courriers. Cette tendance devrait s’accentuer encore, notamment avec l’ouverture le 2 août de la ligne directe vers Pékin.
Vous proposez plus de 120 destinations dans 43 pays avec une soixantaine de compagnies régulières. Quelles sont les nouveautés de cet été ? Quelles sont les perspectives du programme Automne-Hiver ?
Toute notre stratégie consiste à proposer aux passagers une alternative aux grands hubs européens pour une expérience voyage plus fluide, voire rectiligne et donc pour des trajets plus courts. Notre programme Eté l’illustre en connectant 23 aéroports français à près de 100 destinations internationales via notre plateforme. Au total, nous proposons cet été 25 nouveautés, dont 14 nouvelles destinations. La plus importante et symbolique, c’est Pékin, faisant de l’aéroport le seul en France, hors Paris, à se connecter à la Chine. Vers la Russie, où nous avons renforcé notre connexion sur Moscou et ouvert une ligne sur Saint-Pétersbourg. Aujourd’hui, nous pesons 22 % de l’offre en sièges entre la France et la Russie. Vers les pays du Golfe, également, puisqu’outre le Qatar, Doha et Dubaï, nous venons d’ouvrir une ligne vers Koweït avec Kuwait Airways. Enfin, vers l’Amérique du Nord, avec d’une part un renforcement de l’offre vers Montréal grâce à Air Transat, et avec d’autre part une route secondaire vers New-York, avec La Compagnie, opérateur 100 % classe Affaires qui dessert l’aéroport de Newark.
Avec la compagnie Air Transat sur sa ligne Nice – Montréal, vous accueillez cet été l’Airbus A321neo LR : un appareil à long rayon d’action, économe en carburant et qui n’a besoin que de 250 passagers pour être rempli à 100 %. Est-ce trop forcer le trait que dire que cet appareil peut révolutionner le transport aérien (et la vie des passagers !) au départ d’aéroports qui, sans être des plateformes secondaires ne sont pas pour autant des grands hubs internationaux ?
Cet avion de nouvelle génération symbolise notre positionnement d’alternative aux grands hubs européens. Par son rayon d’action accru, par ses coûts plus faibles et son impact environnemental réduit, il apporte au transport aérien une souplesse bienvenue qui doit permettre de développer de nouvelles routes long-courriers sans avoir besoin de passer par des hubs qui ont pour mission de remplir de gros porteurs. Pour les passagers, la révolution est donc de pouvoir choisir leur aéroport de départ pour des connections point à point ou en escale courte avec le moindre détour.
Vous venez aussi de développer une solution inédite de « self-connecting », Nice Connect, qui vise à faire de Nice un véritable hub, mais un hub décentralisé et « à taille humaine », loin des méga-plateformes européennes de Paris, Londres ou Francfort. Comment ça marche ? Et comment est-ce accueilli par les clients et par les professionnels de l’aérien, de l’agent de voyages à la compagnie aérienne en passant par les tour-opérateurs ?
Nice Connect, notre solution de self-connecting, accompagne et renforce l’évolution naturelle du transport aérien, qui tend à s’affranchir de la logique classique de hub. Elle a été développée en interne et elle est totalement indépendante des compagnies ou alliances de compagnies. Cela signifie que de tous les aéroports auxquels nous sommes connectés, les voyageurs peuvent gagner toutes nos destinations internationales sans avoir à faire un long détour par un hub plus ou moins lointain pour ensuite gagner leur destination finale. C’est un gain de temps, d’argent souvent, et surtout un outil pertinent pour décongestionner le ciel nord européen et réduire l’impact environnemental de leurs trajets. Notre objectif n’est pas de devenir un hub où les compagnies centralisent leurs passagers court et moyen-courriers pour remplir leurs gros porteurs long-courriers. Notre approche, indépendante des compagnies, consiste plutôt à redonner la liberté aux passagers, à rendre pertinentes de nouvelles routes pour apporter à toutes les compagnies qui opèrent des vols moyen- ou long-courriers depuis notre plateforme des passagers additionnels. En améliorant leur taux de remplissage, nous justifierons à terme des renforcements de lignes, l’arrivée de nouvelles compagnies, l’ouverture de nouvelles routes. C’est une logique d’échangeur qui fluidifie le trafic et qui bénéficie à tous. Nos partenaires l’ont d’ailleurs bien perçu.
Photo Air China © Markus Eigenheer
Autres photos © Aéroport de Nice
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