Dans le cadre des auditions sur le projet de loi Climat et Résilience, l’Union des aéroports français a redit cette semaine son opposition à la suppression des lignes aériennes domestiques. Dans son article 36, le texte de loi vise directement 4 lignes qui totalisaient plus d’un million de passagers en 2019 : les liaisons entre Paris-Orly et Bordeaux, Lyon et Nantes, ainsi que l’axe Marseille-Lyon. Plus d’un million de passagers et seulement 0,02 % des émissions de CO2 du secteur des transports en France !
Pour Thomas Juin, président de l’UAF (portrait ci-dessous), « il est choquant de voir interdire l’accès au marché de l’aérien sous prétexte de lutter contre le changement climatique et sur des fondements juridiques trompeurs, sans aucune étude d’impact économique et environnemental. C’est à la fois un coup rude porté à l’attractivité des territoires concernés et aux besoins légitimes de mobilité rapide des Français. »
L’UAF estime que la suppression de certaines lignes domestiques est en contradiction avec l’obligation de compensation des émissions de CO2 imposée à toutes les compagnies aériennes sur toutes les liaisons domestiques (obligation qui constitue l’un des outils de lutte contre le changement climatique reconnus tant au niveau français qu’international).
L’UAF observe aussi que le fondement juridique de cette mesure est plus qu’incertain au niveau européen, et elle a d’ailleurs saisi la Commission européenne dans une démarche commune avec l’Airport Council International (ACI) Europe.
Enfin, l’UAF rappelle que le trafic passagers de la ligne Bordeaux-Orly était encore de 566 000 passagers en 2019, malgré la concurrence du TGV : « C’est bien la preuve que le transport ferroviaire est dans l’incapacité aujourd’hui de répondre à la multiplicité des attentes des marchés tant de Bordeaux et de sa grande région que de Paris et de sa couronne Sud ».
Photos © UAF
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