La Tunisie est le plus petit des pays du Maghreb mais aussi le plus multiculturel et sans doute le plus attachant. Autour de sa grande mosquée Zitouna (photo ci-dessus), Tunis concentre de multiples attraits : les souks et les palais de la médina, la gastronomie traditionnelle et les immeubles Art déco, l’animation des grandes avenues et les collections du musée du Bardo… Et si vous prenez le train de banlieue de la capitale tunisienne, le célèbre TGM, vous passerez par les ruines de Carthage, le village bleu et blanc de Sidi Bou Saïd et les plages festives de La Marsa.
La médina : souks et patrimoine
Classée par l’Unesco au patrimoine mondial de l’humanité, la médina de Tunis offre deux façons de se perdre : soit à travers les souks, soit en déambulant de palais en mosquées. Dans les deux cas, les services d’un guide ne seront pas superflus ! Pour l’itinéraire « commercial », vous pouvez aller de la place de la Victoire à la place du Gouvernement via la rue Djamaa, le souk El-Attarine (souk des parfumeurs), les souks El-Trouk et El-Bey, le souk El-Kumach (étoffes) et le souk El-Birka (bijoux). Pour l’itinéraire culturel, vous pouvez tenter un labyrinthe passant par les mosquées Youssef Dey et El-Ksar, les hammams Daoulatli et Kachachine, les palais Dar Hussein, Dar Ben Abdallah et Dar El-Haddad (l’une des plus anciennes demeures de la médina puisqu’elle remonte au 16ème siècle), le Tourbet Aziza Othmana, les medersas (écoles coraniques) Chammaia, Slimania, Bachia et du Palmier (fondée en 1714), et bien sûr la grande mosquée Ez-Zitouna.
La cathédrale, le théâtre et les deux avenues
À l’est de la médina, la ville s’est étendue sur des terrains gagnés sur le lac de Tunis. De ce fait, la cathédrale Saint-Vincent de Paul a dû être bâtie sur pilotis. Cette cathédrale de Tunis a deux saint patrons : Saint-Vincent de Paul et aussi Sainte Olive, une jeune chrétienne née à Palerme vers 448, enlevée par des pirates et emmenée à Tunis à l’âge de treize ans. Elle fut, dit-on, enterrée dans une petite église paléochrétienne située à l’actuel emplacement de la mosquée Ez-Zitouna.
Devant la cathédrale vous pouvez voir la statue d’Ibn Khaldoun, l’un des plus grands savants musulmans né à Tunis en 1332. Il domine aujourd’hui les deux grandes avenues de Tunis, l’avenue de France et l’avenue Habib Bourguiba (dont la statue est dressée un peu plus bas, avant la célèbre Tour de l’horloge). Ces deux avenues sont un peu les Champs-Elysées tunisois avec boutiques, animations et multiples terrasses de cafés. Jetez aussi un coup d’œil au théâtre municipal de Tunis et à son architecture Art nouveau : il fut inauguré en 1902 et aussitôt surnommé « la bonbonnière » (photo ci-dessus).
Le musée du Bardo et le parc du Belvédère
Autre étape incontournable à Tunis : le musée national du Bardo. C’est l’héritier du Musée Alaoui inauguré il y a tout juste 130 ans (le 7 mai 1888) et installé dans un ancien palais des beys de Tunis. Ce monument historique classé a été édifié à partir du 15ème siècle puis agrandi au fil du temps. Le musée a été modernisé encore tout récemment. Ses collections retracent une grande partie de l’histoire de la Tunisie, de la préhistoire à l’époque contemporaine en passant par la période punique, la civilisation numide, l’antiquité tardive, l’Islam… On peut notamment y admirer la plus grande collection au monde de mosaïques, et aussi des bijoux puniques, des sarcophages romains, des sculptures grecques, etc. Le Bardo, c’est « l’art et la culture comme arme fatale contre l’obscurantisme ».
Pour compléter votre visite de Tunis, n’hésitez pas à vous promener sur les grandes artères pour voir notamment quelques immeubles Art déco. Et poussez jusqu’au parc du Belvédère pour prendre un verre à l’entrée du zoo, au milieu d’un lac artificiel. Le parc s’étend sur 112 hectares. Vous pouvez monter (en voiture) jusqu’à la koubba, un pavillon arabo-andalou du 17ème siècle (photo ci-dessus). Il offre une large vue sur la ville et le golfe de Tunis.
Avec le TGM : Carthage, Sidi Bou Saïd et La Marsa
Pour vous mêler encore plus à la population locale, vous pouvez prendre le TGM, le train Tunis – Carthage – La Marsa. C’est le moyen le plus simple (et le plus économique : quelques dizaines de centimes d’euro) pour visiter successivement les ports puniques (arrêt Carthage Byrsa), le site archéologique de Carthage (arrêt Carthage Hannibal), le village arabo-andalou de Sidi Bou Saïd (arrêt Sidi Bou Saïd) et l’immense plage de La Marsa (terminus).
Le site archéologique de Carthage montre à quel point les villes et les civilisations se sont succédées les unes sur les autres : cité phénicienne fondée par la princesse Elyssa-Didon, cité punique d’Hannon puis d’Hannibal, cité romaine bâtie par Auguste, cité chrétienne, vandale puis byzantine, enfin cité conquise puis abandonnée par les Arabes qui lui préférèrent le site de Tunis. C’est sous le protectorat français que l’église catholique dressa l’immense basilique au sommet de la colline de Byrsa – rebaptisée colline Saint-Louis (photo ci-dessous). Quant à la Carthage moderne, elle doit son urbanisation à la ligne de chemin de fer Tunis – La Marsa.
Un mot enfin sur le village arabo-andalou de Sidi Bou Saïd. Il fut classé dès 1915 à l’initiative du baron Rodolphe d’Erlanger et il a ainsi conservé tout son charme. Pour l’apprécier pleinement, visitez les jardins du palais Ennejma Ezzahra. C’est l’ancien palais du baron d’Erlanger (monument historique classé datant du début du 20ème siècle) et l’actuel Centre des musiques arabes et méditerranéennes.
Bonnes tables et belles chambres
Pour apprécier pleinement la cuisine tunisienne, nous vous conseillons deux restaurants de la médina de Tunis : Dar El Jeld, reconnu très officiellement comme l’un des meilleurs restaurant touristiques du pays (attention, il faut obligatoirement réserver à l’avance) et Dar Belhadj avec notamment sa remarquable formule du midi (3 plats, 35 dinars). Le soir, vous pouvez y déguster des spécialités comme un assortiment d’entrées (photo ci-dessous), un agneau au four délicieusement fondant et une crème tunisoise aux noisettes.
Sur l’avenue Habib Bourguiba, à côté du théâtre, de l’ambassade de France et de la cathédrale, le Grand Café du Théâtre offre incontestablement les terrasses les plus agréables : vue sur l’animation des avenues, service impeccable, propreté… Il offre aussi une petite restauration de qualité (pâtes, omelettes, pizzas pour une dizaine de dinars).
À Sidi Bou Saïd, vous pouvez faire étape au restaurant Dar Zarrouk pour profiter de la vue sur la mer et le port de plaisance, et des spécialités de poissons et crustacés : loup de mer au gros sel, gambas grillées à l’huile de crevettes et anis étoilé, farandole de la mer avec daurade, espadon, crevettes, moules, seiche et calamar doré (compter une quarantaine de dinars par plat).
Pour votre séjour à Tunis, vous pouvez opter pour les chambres et maisons d’hôtes nombreuses dans les maisons bourgeoises traditionnelles de la médina. Parmi les plus abordables, mentionnons Dar Ya (« la maison de la grand-mère ») qui offre une quinzaine de chambres avec un excellent rapport qualité-prix (photo ci-dessus). Si vous préférez les hôtels 5*, optez pour les plus récents tels le Möwenpick Hôtel du Lac ou le Four Seasons Tunis.
À Sidi Bou Saïd, c’est à la Villa Bleue (photo ci-dessus) que vous trouverez luxe, charme et bien-être : architecture traditionnelle, vue mer dans chacune des 13 chambres et suites, restaurant panoramique spécialisé dans la gastronomie méditerranéenne, bar avec balcon encadré par les eucalyptus, spa tout en zelliges, marbres et senteurs. Il ne faut pas manquer la Cérémonie Sidi Bou Saïd : hammam, application de savon noir, gommage au gant de Kassa, enveloppement au Ghassoul… 50 minutes de bonheur pour seulement 130 dinars.
Conseils pratiques
- À votre arrivée à Tunis, vous pouvez changer des euros en dinars dès l’aéroport. Exigez le reçu qui vous sera indispensable pour faire l’opération inverse si vous n’avez pas tout dépensé… Pour convertir approximativement en euros un prix affiché en dinars, il suffit de le diviser par 3.
- Dans Tunis, les taxis jaunes sont très bon marché et très nombreux mais aussi très demandés. Une petite lumière verte en bas du pare-brise indique que le taxi est… occupé. S’il est libre, la lumière est rouge.
- Ne comptez pas trop sur le WiFi gratuit dans les bars et restaurants.
- Si vous voulez vous immerger dans l’art contemporain maghrébin, programmez votre séjour du 27 juin au 1er juillet : ce sera la 5ème édition du Jaou Tunis avec exposition inédite et visites de galeries d’art.
Pour en savoir plus sur Tunis et la Tunisie, vous pouvez visiter le site officiel de l’Office national du tourisme tunisien : www.discovertunisia.com.
Votre avion pour Tunis
La compagnie Tunisair propose des vols quotidiens sur Tunis au départ de Marseille, Nice et Toulouse, ainsi que 3 vols par semaine au départ de Bordeaux (mardi, vendredi et dimanche). Le billet inclut un bagage cabine et un bagage en soute de 23 kg, des quotidiens tunisiens, un plateau-repas tout à fait correct pour de l’éco et le choix gratuit du siège (en ligne, dans les 24 heures précédant le vol). Tunisair est passée l’an dernier de 2,9 à 3,5 millions de passagers (vols réguliers, charters et pèlerinages). Elle représente pratiquement 42% du trafic des aéroports tunisiens et dessert une cinquantaine de destinations avec sa flotte de 39 avions : 22 Airbus (A320, A319 et A330) et 7 Boeing 737-600.
La compagnie Nouvelair dessert également Tunis au départ de Marseille et de Nice les lundis, mercredis et vendredis.
Photos © Christian Guillard / FlyAndGo
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