Le charismatique et médiatique Chef Thierry Marx, à la tête des cuisines du Mandarin Oriental à Paris, chantre de la cuisine moléculaire, adepte de la street food, jury de Top Chef, découvreur de talents et de goûts, à la tête d’un centre de formation en boulangerie est d’abord un grand voyageur. Il a été bercé par Jack London !
Thierry Marx, parmi toutes vos casquettes, vous êtes aussi ambassadeur de la marque Badoit. Votre tour de France des saveurs et des produits vous a conduit à Colomiers, près de Toulouse, chez le Chef étoilé Yannick Delpech. Saveurs, textures… La cuisine est avant tout une invitation au voyage ?
La cuisine est un prétexte à voyager ! La richesse d’une cuisine passe obligatoirement par le voyage. J’ai toujours eu envie de bouger. A 15 ans, je suis parti seul, au Portugal. Les voyages m’instruisent, je me nourris de toutes les cultures, de la diversité. C’est une forme d’instruction permanente, les voyages me permettent de reprendre de l’énergie. Je peux parler de nourriture intellectuelle et spirituelle.
Quel type de voyageur êtes-vous ?
Ce qui me plait quand j’arrive dans un pays, c’est d’aller tout de suite à la rencontre des gens. Je fais très attention à être discret, je m’adapte à la culture des habitants, du pays.
J’aime les atmosphères de voyage, me poser quelque part. En voyageant, j’apprends à protéger notre terre. La planète n’a pas besoin de nous, c’est nous qui avons besoin d’elle. Il faut la préserver ! Par exemple, au Pérou, en Bolivie, les habitants savent donner de la valeur ajoutée à des produits simples. Je rejoins Carlo Petrini sur ce terrain, le directeur de l‘organisation « slow food » qui défend une alimentation « propre et juste ».
Vous affichez toujours une zen-attitude ? C’est l’art de vivre des Japonais qui vous inspire ?
Le Japon m’apaise, j’y vais très souvent. J’y ai vécu 5 ans. J’apprécie la discrétion des Japonais, leur sens des valeurs. Ils sont respectueux envers les autres dans leur quotidien mais aussi dans l’entreprise. On a vraiment le sentiment de travailler tous ensemble, dans le même sens. Il n’y pas de place pour un égo surdimensionné.
Vous êtes un Chef au grand cœur, un Chef engagé, vous venez en aide aux détenus ?
J’ai commencé très jeune à défendre les autres et mes idées. A 18 ans, je suis parti dans l’infanterie de marine comme parachutiste. Pendant la guerre du Liban en 1980, j’étais casque bleu. Cette expérience m’a laissé de terribles souvenirs. Toute cette haine entre les hommes, entre les peuples est impossible à comprendre, à appréhender. Aujourd’hui, j’aide les détenus à s’en sortir. Je les écoute beaucoup, je leur transmets des valeurs, celles du devoir, du respect. La cuisine est un formidable vecteur, elle peut devenir un ascenseur social.
Il ne faut jamais oublier d’où on vient, je viens d’un quartier modeste, à Ménilmontant. La cuisine a toujours été mon fil rouge !
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