Après l’effondrement provoqué par le Covid-19, le transport aérien mondial devrait retrouver son niveau de 2019 d’ici deux ans, selon les dernières prévisions établies par l’Association du transport aérien international (IATA) et le cabinet Tourism Economics.
Les campagnes de vaccinations massives et la réouverture progressive des frontières permettent une certaine confiance pour le transport aérien mondial, d’autant que la demande, c’est-à-dire l’envie de voyager, est toujours bien présente et que la transition énergétique de l’avion n’est pas une promesse en l’air.
Cette année, le nombre de passagers devrait encore être limité à 52 % de ce qu’il était avant la crise, mais on devrait monter à 88 % l’an prochain avant de retrouver (et même de légèrement dépasser) en 2023 le trafic de 2019. Au-delà, le nombre total de passagers devrait atteindre 5,6 milliards d’ici 2030 puis continuer à progresser sur un rythme de 3,2 % par an (la prévision était de 3,8 % avant le Covid). Sur un plan plus technique, la croissance ne sera que de 3 % en « RPK » (kilomètres-passagers) compte tenu du poids des marchés intérieurs par rapport aux vols internationaux et intercontinentaux : il y aura plus de passagers mais sur des distances plus courtes.
En tout cas, l’optimisme est donc de rigueur pour Willie Walsh, le nouveau directeur général de l’IATA (portrait ci-dessous – ce Britannique a succédé au Français Alexandre de Juniac le 1er avril dernier) : « Nous traversons la crise la plus profonde et la plus grave de notre histoire mais la croissance rapide de la population vaccinée et les progrès en matière de dépistage vont nous redonner la liberté de voler dans les mois qui viennent. Et lorsque cela se produira, les gens vont vouloir voyager. Le défi immédiat réside dans la réouverture des frontières, l’élimination des mesures de quarantaine et la gestion numérique des tests et certificats de vaccination. »
Et effectivement, toute évocation de la réouverture des frontières donne lieu instantanément à un bond des réservations, comme on l’a vu le mois dernier au départ du Royaume-Uni et à destination du Portugal. Autres indicateurs favorables : la hausse de la production industrielle (déjà supérieure de 2 % à ce qu’elle était en 2019), l’épargne accumulée durant les phases de confinement (plus de 10 % du PIB dans certains pays !) et les taux de vaccination dans les pays développés (plus de 50 % de la population d’ici le troisième trimestre – à l’exception notable du Japon).
Pour le plus long terme, Willie Walsh insiste sur l’indispensable transition énergétique du transport aérien. Et il appelle les gouvernements à soutenir davantage la mobilisation des industriels et des compagnies : « Le potentiel est énorme dans tous les domaines. Mais on néglige des possibilités de gain faciles en matière de durabilité. En Europe, plusieurs initiatives ont été prises mais on attend toujours un Ciel unique européen. Cela pourrait immédiatement procurer des réductions d’émissions carbone pouvant atteindre 10 %. Il n’y a pas d’excuse, puisque la technologie nécessaire existe depuis deux décennies ou plus. Le partenariat avec les gouvernements en vue de la durabilité du transport aérien doit s’exprimer en actions et pas seulement en paroles ! »
Rappelons que l’Association du transport aérien international représente quelque 290 compagnies aériennes qui assurent plus de 80 % du transport aérien mondial.
Photos © IATA
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