Autour des pistes, parkings et bâtiments d’un aéroport, il y a toujours de très vastes espaces verts : des « prairies aéroportuaires » qui abritent une étonnante biodiversité. C’est particulièrement vrai pour Toulouse-Blagnac, un aéroport qui participe depuis 2017 aux travaux de l’association Hop! Biodiversité.
Sur les 700 hectares de la concession aéroportuaire de Toulouse-Blagnac, 500 sont occupés par les espaces verts : c’est l’une des plus grandes prairies de toute l’Occitanie, et elle sera protégée de tout produit phytosanitaire dès l’an prochain. On y trouve plus de 350 espèces de végétaux, dont plusieurs orchidées protégées, et près de 90 espèces d’oiseaux dont certaines sont en chute d’effectif à l’échelle nationale : le moineau friquet, l’alouette des champs, l’hirondelle rustique. L’aéroport accueille aussi 15 espèces de mammifères, dont des petits rongeurs et des chauves-souris, 5 espèces d’amphibiens dont des crapauds calamites (Toulouse-Blagnac est l’un des rares aéroports à avoir conservé des arbres et aussi un point d’eau) et 42 espèces de papillons – soit une diversité bien supérieure à ce l’on observe dans les prairies agricoles. Ajoutons les 10 millions d’abeilles, implantés cette fois par la main de l’homme : les 160 ruches permettent à l’aéroport de faire son propre miel !
« La biodiversité est un enjeu majeur pour la planète et notre aéroport peut contribuer positivement à la biodiversité locale » explique Philippe Crébassa, le président du directoire de la société ATB : « Nous pouvons à la fois garantir la sécurité des vols et assurer une gestion équilibrée de la faune et de la flore présentes sur notre concession ». Exemple de cet équilibre entre sécurité et biodiversité : la fauche différenciée de la prairie aéroportuaire. Il s’agit de couper la végétation à des hauteurs qui ne doivent rien au hasard : l’herbe est coupée à ras juste au bord des pistes mais on la laisse prendre de la hauteur au-delà. Résultat : les rapaces voient moins facilement leurs proies, donc ils vont chasser ailleurs – et risquent moins d’entrer en collision avec les avions…
Biodiversité et trafic aérien sont donc compatibles, comme l’affirme également Roland Seitre, le directeur de Hop! Biodiversité (portrait ci-dessous). Cette association a été initiée en 2013 avec un triple objectif : évaluer la qualité environnementale des zones aéroportuaires avec des protocoles scientifiques reconnus, partager l’information y compris dans des banques de données d’échelle mondiale et améliorer la biodiversité aéroportuaire dans le respect de la sûreté aérienne.
S’agissant de l’aéroport Toulouse-Blagnac, Roland Seitre dresse ce diagnostic : « Il représente un potentiel important en matière de biodiversité. Les espèces animales et végétales continuent de prospérer et de se reproduire. La flore et la faune variée que nous observons, et les services écosystémiques ainsi rendus, sont d’autant plus importants que l’aéroport est situé en zone urbaine. L’engagement de l’aéroport en faveur de l’environnement est primordial et montre sa responsabilité sociale et environnementale ».
Photos faune et flore © Roland Seitre / Hop! Biodiversité
Portrait Roland Seitre © Christian Guillard / FlyAndGo
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