Président du directoire de l’aéroport Toulouse-Bagnac, Jean-Michel Vernhes est à la tête de l’Union des aéroports français (UAF) et c’est à ce titre qu’il s’est exprimé cette semaine sur le « serpent de mer » que constitue notre réseau aéroportuaire : avons-nous trop d’aéroports en France, et coûtent-ils trop cher aux contribuables ?
Pour Jean-Michel Vernhes, la réponse est claire : le réseau n’est pas surdimensionné puisque nous avons 1 aéroport pour 10 000 km² alors que le Royaume-Uni, par exemple, compte 1 aéroport pour 5 300 km² ; quant au coût de ces plateformes, il ne représente que 2,5 % des investissements publics dans les infrastructures de transport, alors que les aéroports génèrent 82 milliards d’Euros de retombées économiques ! Conclusion de Jean-Michel Vernhes :« le réseau aéroportuaire français est un capital pour l’avenir ».
Aménagement du territoire et stratégie aéroportuaire
Pour le président de l’UAF, « la bonne question à se poser est celle de la vocation de chaque plateforme aéroportuaire. Au regard des enjeux d’aménagement du territoire, les financements publics des aéroports ont toute leur pertinence et toute leur légitimité. Il revient aux pouvoirs publics, État et collectivités, de mettre en place ces financements publics dans une stratégie aéroportuaire clairement définie et assumée ». Et Jean-Michel Vernhes d’ajouter : « Les pouvoirs publics français doivent peser de tout leur poids à Bruxelles pour que les dispositifs d’aide d’État soient pérennisés, réformés et simplifiés ».
Un réseau très diversifié mais sérieusement menacé
Avec plus de 150 adhérents, l’Union des aéroports français témoigne bien de la diversité de taille et de spécialité des aéroports : le réseau fait coexister des aéroports tournés essentiellement vers le trafic commercial, des plateformes spécialisées dans l’aviation d’affaires, d’autres essentielles à des missions de service public (évacuation sanitaire, transport d’organes, secours en montagne), des aéroports de proximité au service de l’attractivité et de l’aménagement des territoires, des sites dédiés à la logistique ou à l’industrie aéronautique… Pour l’UAF, « la préservation de ce réseau permettra à notre pays de relever les défis d’un trafic aérien en pleine croissance. Certaines évolutions récentes sont en train de fragiliser le modèle économique des aéroports de proximité et des plateformes spécialisées : transfert de charges par l’État aux collectivités locales propriétaires, suppression de services publics pour raisons budgétaires, mise en œuvre de réglementations de plus en plus strictes, complexes et coûteuses. Si rien n’est fait, c’est la pérennité même d’un grand nombre d’aéroports de proximité et d’aéroports spécialisés qui est menacée. Il faut donc pérenniser, réformer et simplifier le dispositif européen des aides d’État, maîtriser l’impact économique du désengagement de l’État et favoriser le développement de politiques aéroportuaires au niveau régional, dans un souci de coordination et de rationalisation de l’utilisation des fonds publics ».
Photo © Philippe Garcia / ATB
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