170 kilomètres balisés, à parcourir en 7 à 10 étapes à travers la Haute-Garonne, de la basilique toulousaine de Saint-Sernin à la cathédrale commingeoise de Saint-Bertrand : c’est ce que propose le tout nouveau chemin de grande randonnée Via Garona (GR 861). Ce chemin de Compostelle, fréquenté par les pèlerins pendant près de sept siècles, avait été totalement oublié. C’est le Conseil départemental de la Haute-Garonne qui lui a redonné vie, avec son Comité départemental du tourisme, la Fédération française de randonnée et l’agence de coopération interrégionale (Acir) des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle.
Le point de départ de la Via Garona est à Toulouse où plusieurs monuments restent marqués par l’empreinte jacquaire, en particulier la basilique Saint-Sernin avec son célèbre clocher octogonal haut de 87 mètres (photo ci-dessous), et l’Hôtel-Dieu de La Grave, surmonté par son grand dôme du 19ème siècle. Toulouse était une étape majeure pour les pèlerins qui arrivaient de Conques et repartaient vers la Gascogne ou vers les Pyrénées. La Via Garona traverse le sud-ouest de l’agglomération toulousaine, vers Portet, où la Garonne reçoit les eaux de l’Ariège, puis vers Muret, Noé, Carbonne et Rieux-Volvestre.
En prenant le chemin de Martres-Tolosane et de ses faïenceries d’art, on s’approche maintenant du Comminges. En passant par Cazères, les plus pèlerins des marcheurs peuvent s’arrêter à l’église Notre-Dame de l’Assomption pour se recueillir devant le buste reliquaire de Saint-Jacques (photo ci-dessous).
Cap ensuite sur Boussens, Saint-Martory et l’abbaye de Bonnefont – du moins de ce que la Révolution a laissé de cette abbaye cistercienne fondée en 1136 et largement démantelée au 18ème siècle. Mais les ruines et l’histoire de cette abbaye méritent un arrêt, ainsi que son jardin d’inspiration médiévale (photo ci-dessous).
Voici bientôt Saint-Gaudens et sa collégiale : nous sommes ici aux portes des Pyrénées. Passé le pont de Valentine, le chemin se poursuit vers Pointis-de-Rivière, Gourdan-Polignan, Labroquère et enfin la basilique romane de Saint-Just-de-Valcabrère (photo ci-dessous), juste avant la cathédrale de Saint-Bertrand-de-Comminges. Entre les deux, les vestiges d’une importante cité romaine : Lugdunum Convenae fut une ville de plusieurs milliers d’habitants. C’est au 13ème siècle que la Cité des Convènes prit le nom de Saint-Bertrand, en hommage à son évêque canonisé en l’an de grâce 1218.
Constamment agrandie et enrichie du 12ème au 16ème siècle, la cathédrale de Saint-Bertrand de Comminges réunit des éléments romans, gothiques et Renaissance. On peut notamment admirer la nef avec sa voûte en croisée d’ogives, les multiples chapelles, l’ancienne salle capitulaire, le buffet d’orgue, le retable, le jubée et bien sûr le mausolée de Saint-Bertrand, sans oublier le cloître qui s’ouvre au sud du monument (photo ci-dessous), avec ses galeries romanes, ses sarcophages, son pilier des quatre évangélistes… Bâti sur les remparts de la ville, le cloître offre aussi un belvédère de charme sur les Pyrénées.
Comme son nom l’indique, la Via Garona emprunte le plus souvent des chemins qui longent la Garonne. C’est d’ailleurs le premier objectif retenu par Didier Cujives, le président du Comité départemental du tourisme : « il s’agit de se réapproprier notre fleuve Garonne, qui constitue la colonne vertébrale de notre développement. Après Via Garona, nous ouvrirons Trans Garona à l’horizon 2020-2021 : ce sera cette fois une piste cyclable qui permettra d’aller de Toulouse jusqu’aux sources de la Garonne, dans le Val d’Aran espagnol. » S’agissant de la Via Garona, Didier Cujives précise que ce sentier est accessible au plus grand nombre : « un chemin pas vraiment difficile même s’il nécessite un peu d’entraînement et d’endurance… » Attention aussi en cas de pluie car certains sentiers peuvent être très glissants à proximité du fleuve. Mais si la météo est idéale, il faut aussi savoir profiter au mieux de la Garonne. Par exemple s’y promener au départ de la base nautique de Cazères (photo ci-dessous).
Il faut de 7 à 10 jours pour accomplir les 170 kilomètres de la Via Garona. Si vous souhaitez n’en faire qu’une partie, rien de plus facile : la ligne SNCF Toulouse – Tarbes s’arrête dans une dizaine de gares de Muret à Montréjeau. Le territoire traversé par Via Garona est aussi desservi par quatre lignes du réseau d’autocars du Conseil départemental (réseau Arc-en-Ciel). Pour se restaurer, l’offre est abondante tout au long de l’itinéraire : restaurants, tables d’hôtes, fermes-auberges, etc. Grand choix également pour se loger : hôtels, campings, chambres d’hôtes, refuges et gîtes d’étape, Le lancement de Via Garona a même permis de renforcer cette offre, ainsi à Saint-Martory où un gîte d’étape communal a été créé dans l’ancienne maison du spéléologue Norbert Casteret.
Pour en savoir plus :
- le TopoGuides Via Garona de la FFRandonnée (15,20 €) présente l’ensemble de l’itinéraire de façon très détaillée, avec données IGN. Il propose aussi 31 promenades et petites randonnées sur l’ensemble de la Haute-Garonne ;
- le Petit illustré n° 33 de La Dépêche du Midi (4,90 €) est plus succinct sur le plan technique mais très riche sur tous les paysages et les richesses architecturales, culturelles et humaines qui jalonnent la Via Garona ;
- le site du CDT 31 Haute-Garonne Tourisme : www.hautegaronnetourisme.com ;
- le site de la Fédération française de randonnée pédestre : www.ffrandonnee.fr ;
- et le site de l’Agence de coopération interrégionale (Acir) des Chemins de Saint-Jacques de Compostelle : www.chemins-compostelle.com.
Votre avion pour Toulouse :
Marseille – Toulouse : avec Hop! Air France.
Nice – Toulouse : avec easyJet et Hop! Air France.
Photos © Christian Guillard / FlyAndGo
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