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Aigle Azur Frantz Yvelin et hotesse

Passionné par l’aérien, pilote professionnel (il est qualifié entre autres sur Airbus A320 et Boeing 737), Frantz Yvelin a créé ses propres compagnies aériennes en 2006 (L’Avion) puis en 2013 (La Compagnie Boutique Airline). C’est en août 2017 qu’il a accepté de prendre les rênes de la plus vieille compagnie aérienne française, fondée en 1946 par l’homme d’affaires Sylvain Floirat : Aigle Azur. À l’occasion du lancement de sa ligne Marseille – Moscou, Frantz Yvelin a dressé avec nous un bilan de son action et dégagé sa stratégie pour l’avenir à moyen terme.

Vous avez pris la présidence d’Aigle Azur avec pour mission de redresser cette compagnie aérienne. Où en êtes-vous dans ce défi ?

Aigle Azur plafonnait depuis une dizaine d’années autour de 230 millions d’euros de chiffre d’affaires et souffrait d’une mauvaise image en terme de ponctualité et de grèves. Il fallait donc réinventer cette compagnie, en capitalisant sur son marché historique, l’Algérie, mais aussi en lançant de nouvelles lignes, notamment en long-courrier.

Sur l’axe France – Algérie, nous sommes le deuxième transporteur, devant Air France, et c’est un marché qui représente encore 55 à 60 % de nos revenus. Nous avons d’ailleurs quelque 300 employés en Algérie, sur un total de l’ordre de 1 400. Aigle Azur relie 5 villes françaises (Paris, Lyon, Marseille, Mulhouse et Toulouse) à 6 villes algériennes (Alger, Bejaïa, Constantine, Oran, Setif, Tlemcen).

Sur le moyen et long-courrier, nous déployons nos ailes dans l’esprit qui a toujours été celui d’Aigle Azur : l’innovation et l’ambition. Sur le moyen-courrier, nous volons vers le Portugal, l’Italie et le Liban, ainsi que vers l’Afrique de l’Ouest (Sénégal et Mali) et désormais vers Moscou et, dès le 18 avril, vers Kiev, la capitale de l’Ukraine.

Quant au long-courrier, nous avons lancé l’an dernier la desserte de Pékin et de Sao Paulo. Le long-courrier est l’un des fers de lance de notre développement. En Chine, notre partenaire est Hainan Airlines, qui est la 4ème compagnie aérienne d’Asie et qui affiche 5 étoiles Skytrax. Nos autres partenaires sont tous de très haut niveau : TAP Air Portugal pour le Portugal et l’Ukraine, Azul pour le Brésil, S7 Airlines pour la Russie, Corsair pour le Mali, Air Caraïbes pour les Antilles…

Quels sont les changements dont vous êtes particulièrement satisfait ?

Nous avons donné une nouvelle ambiance aux cabines de l’ensemble de nos Airbus A320, amélioré et élargi nos services à bord, lancé de nouveaux modes de paiement, comme le paiement en 3 ou 4 fois sans frais et l’achat de billets en groupe mais avec paiement individualisé pour chaque membre du groupe. Nous nous sommes aussi attachés à optimiser l’utilisation de nos avions tout en gagnant en ponctualité. Ça a été un gros travail mais il a largement porté ses fruits : Aigle Azur est désormais reconnue comme l’une des compagnies les plus ponctuelles d’Europe, classée n° 2 à Paris-Orly.

Et quels résultats pour le chiffre d’affaires ?

Il a été de l’ordre de 315 millions d’euros pour l’exercice 2017-2018 et nous comptons bien dépasser les 400 millions cette année.

Quelles sont les perspectives d’évolution de votre flotte, composée actuellement d’Airbus A319-A320 et A330 ?

Nous avons une dizaine d’Airbus mono-couloirs (A319 et surtout A320) et nous passons cet été à 2 à 3 gros-porteurs long-courriers Airbus A330. Peut-être en aurons-nous un quatrième l’an prochain… Nous regardons de très près l’évolution de l’A321neo LR, le mono-couloir à long rayon d’action, notamment en ce qui concerne sa capacité d’emport de carburant.

Votre catalogue de destinations est très diversifié, de l’Algérie à l’Ukraine en passant par la Chine et le Brésil. Est-ce que cela ne nuit pas à une certaine « lisibilité » de la marque Aigle Azur ?

Aigle Azur a une grande histoire. Elle porte des valeurs d’accueil, de partage des cultures, de convivialité. C’est une marque magnifique. Mais quand je suis arrivé, la compagnie avait l’image d’une clientèle quasi-exclusivement « ethnique » avec les vols sur l’Algérie, le Sénégal et même le Portugal. Cela a déjà bien changé. Aujourd’hui, dans le transport aérien, on doit être extrêmement réactif, trouver de nouveaux leviers de croissance, savoir se réinventer en permanence. Nous avons une stratégie que l’on peut clairement qualifier d’opportuniste. J’assume.

www.aigle-azur.com

Photo © Christian Guillard / FlyAndGo

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