Président de l’UAF (Union des aéroports français et francophones), Thomas Juin vient de lancer un cri d’alarme face à la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne : « Le Brexit conduira à des dommages sur la connectivité aérienne de la France et sur l’attractivité de ses territoires, ainsi qu’à des pertes de revenus pour les compagnies comme pour les aéroports français. Il devrait aussi entraîner de nouvelles contraintes opérationnelles et donc une augmentation certaine des coûts tant en matière de sûreté que de sécurité. Il exigera enfin de nouvelles organisations pour nos aéroports dans des délais extrêmement contraints. Il est plus qu’urgent aujourd’hui d’obtenir des réponses claires aux questions que nous nous posons sur le Brexit ».
Il faut savoir que le trafic aérien entre la France et le Royaume-Uni a représenté l’an dernier 13,5 millions de passagers, soit 6,9 % du trafic total français. Ce pourcentage est même beaucoup plus élevé pour certains aéroports de notre Grand Sud : 11 % pour Toulouse-Blagnac, 14 % pour Nice-Côte d’Azur, 50 % pour Carcassonne, 58 % pour Béziers…
Le Brexit risque donc d’affaiblir la croissance des aéroports français alors que les résultats actuels sont plutôt encourageants, bien supérieurs en tout cas à la croissance de l’économie française : le trafic aérien a progressé de 4,34 % au premier semestre en France, et même de 6,63 % pour les grands aéroports régionaux qui assurent le tiers du trafic aérien français. Nous restons cependant à la traîne par rapport à la moyenne de l’Union européenne (+ 5,4 %) qui est elle-même loin derrière les pays européens non-membres de l’UE : + 10,5 % !
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