Dirigeante du groupe familial HIS, Emilie Noblet-Zevaco est la présidente du Club hôtelier Toulouse Métropole. Elle dresse un bilan plutôt positif de la situation actuelle de l’hôtellerie toulousaine et de ses perspectives à moyen terme, grâce notamment aux institutionnels qui ont vraiment pris conscience des enjeux du tourisme local, qu’ils s’agisse de la clientèle Affaires traditionnelle ou, du potentiel de développement du tourisme de congrès et plus encore du tourisme de loisirs.
Quelques mots tout d’abord sur votre parcours personnel et sur ce qui vous a incitée à accepter la présidence du Club hôtelier de Toulouse Métropole ?
Je suis dans l’hôtellerie depuis une dizaine d’années à titre professionnel, mais j’y baigne depuis mon enfance ! Mon père Jean-Louis Zevaco a fait toute sa carrière dans ce métier, notamment au sein du groupe Accor. En 2008, il a fondé sa propre holding, HIS (Hôtels Invest Sport) et en 20 ans nous avons créé ou repris, murs et fonds, une vingtaine d’hôtels 2, 3 et 4*. Nous travaillons principalement en franchise Accor mais nous sommes un groupe familial à 100 % et nous sommes très attachés à la dimension humaine : nous savons que nos 300 collaborateurs sont les leviers de notre développement ; ce sont des passionnés eux aussi, et pour être en permanence à leurs côtés, pour pouvoir les rejoindre en 2 ou 3 heures si besoin, nous limitons volontairement notre zone géographique au Sud-Ouest, sur un arc qui suit les Pyrénées de Narbonne au Pays basque. Nous totalisons plus d’un millier de chambres et nous continuons à rechercher en permanence de nouvelles opportunités. Nous travaillons actuellement sur 5 ou 6 nouvelles adresses, essentiellement des projets de construction, dont les ouvertures s’échelonneront jusqu’en 2022.
S’agissant du Club hôtelier Toulouse Métropole, je l’ai rejoint dès mes débuts, alors que je dirigeais notre franchise Ibis Styles Toulouse Cité de l’espace. J’avais besoin de me nourrir de l’expérience et des visions de mes collègues. Notre club fédère indépendants et chaînes, hôtels et résidences hôtelières, et c’est vraiment un lieu de partage et d’échange. J’ai ensuite été élue au bureau puis, en 2017, mon nom a été proposé pour la présidence. J’ai accepté cette responsabilité car mon organisation moins orientée sur l’opérationnel me permet de dégager du temps pour me consacrer à cette mission : c’est un bénévolat qui me sollicite beaucoup, tant auprès des professionnels qu’au sein du maillage institutionnel régional.
Comment se porte l’hôtellerie toulousaine ?
En termes de RevPAR (Revenu par chambre disponible), nous sommes selon les classements entre le 5ème et le 7ème rang national. Cela est perfectible, tout en démontrant que l’hôtellerie toulousaine se porte plutôt bien, globalement, et surtout qu’elle a encore de la marge de progression.
N’y a-t-il pas cependant un début de sur-capacité dans certaines zones, par exemple autour de l’aéroport de Toulouse-Blagnac ?
Les institutionnels ont pris conscience qu’il y avait un risque de développement un peu anarchique de l’offre d’hôtels et résidences hôtelières. La ville de Toulouse et la Métropole ont créé un PLUIH, un Plan local d’urbanisme intercommunal de l’habitat et c’est en vraie concertation avec les professionnels, via le Club hôtelier, qu’un schéma de l’hébergement marchand bien équilibré a pu être dessiné pour l’horizon 2025. Ce n’est pas une démarche si courante en France, elle est même assez innovante et il faut la saluer. Elle a permis d’identifier les zones menacées de « surchauffe » et celles qui peuvent au contraire accueillir de nouveaux projets sans mettre à mal l’ensemble de la profession.
On a eu longtemps l’image d’une hôtellerie toulousaine affichant complet du lundi au jeudi soir mais totalement désertée le week-end et au mois d’août. Cette caricature est aujourd’hui dépassée ?
Totalement. Il y a eu de réels efforts pour faire connaître notre destination, notamment à travers les campagnes « Toulouse a tout – il ne manque que vous » de l’agence d’attractivité de la métropole. Les premiers résultats, très positifs pour notre activité de week-end, ont été contrecarrés par le mouvement des gilets jaunes mais je suis sûre que nous allons rebondir avec l’image d’une ville sympa pour les courts séjours, avec une offre très riche : le patrimoine du centre-ville, la programmation culturelle, le Minotaure de la Halle de la Machine, la Cité de l’espace, le musée Aeroscopia, Let’s visit Airbus …
Pour le tourisme d’affaires et de congrès, le MEETT, le futur parc des expositions et centre de conventions de Toulouse est attendu pour la rentrée 2020. Il représente un enjeu important à vos yeux ?
C’est un projet ambitieux, ce sera un outil remarquable, de niveau international, et il sera au cœur d’une zone qui offre un réel potentiel pour de nouvelles implantations hôtelières. Quand il aura atteint son rythme de croisière, il contribuera vraiment à accentuer le dynamisme hôtelier de toute la métropole toulousaine.
Reste à espérer un vrai TGV à Toulouse…
Ce sera la cerise sur le gâteau !
Portrait Emilie Noblet-Zevaco © Studio Anakena
Visuel Toulouse a tout © Agence d’attractivité Toulouse
Illustration futur parc des expositions © Les Yeux carrés
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