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Air Canada Jean Francois Raudin

Même si elle est pénalisée par ses Boeing 737Max8 toujours cloués au sol, la compagnie Air Canada n’a en rien renoncé à ses ambitions de développement sur les liaisons transatlantiques au départ des aéroports du Grand Sud : elle lancera le 4 juin une ligne quasi-quotidienne entre Toulouse et son hub de Montréal. Elle reprendra également ses vols au départ de Bordeaux, renforcera son offre au départ de Marseille et effectuera une montée en gamme au départ de Nice. Tout en finalisant l’intégration d’Air Transat. Le point avec Jean-François Raudin, directeur général France d’Air Canada.

Commençons par un bilan de cet été. Comment se sont passés vos vols au départ de Bordeaux, Marseille et Nice (sachant que les vols au départ de Marseille se poursuivent jusqu’au 18 novembre) ?

La saison a été relativement satisfaisante malgré les challenges posés par le Boeing 737Max8 à Bordeaux que nous avons dû remplacer par un Boeing 767-300ER d’Air Canada Rouge. Nos ventes ont ainsi été arrêtées le 11 mars, et ce, pendant près de 8 semaines ce qui a pour conséquence un remplissage plus tardif. Cette liaison reste prometteuse et nous revenons donc en 2020, toujours avec un Boeing 767 trois fois par semaine. En termes de trafic, la route reste relativement équilibrée avec un peu plus de 50% de Français et le reste émanant principalement du Canada et des États-Unis. Les destinations des passagers français se situent à 70 % au Canada (Montréal, Toronto, Québec City…) et 30 % aux États-Unis (New-York, Los Angeles, San Francisco principalement), à Cuba (La Havane) et au Pérou (Lima).

Marseille continue année après année sa croissance depuis son lancement en juin 2016. Nous augmentons d’ailleurs notre offre l’année prochaine avec une quatrième fréquence hebdomadaire.

Enfin, Nice connaîtra en 2020 une montée en gamme avec le remplacement d’Air Canada Rouge par Air Canada « Mainline ». Nous opérerons sur cette destination un A330-300 tri-classes (27 sièges Affaires, 21 en Eco privilège et 244 en classe économique) en lieu et place du bi-classe Boeing 767-300. Enfin nous augmentons les fréquences et passons à 5 vols par semaine. La route reste majoritairement fréquentée par les Nord-Américains avec environ 70 % des passagers qui empruntent la ligne.

Au départ de Toulouse, vous affichez une très grande ambition : vous allez lancer le 4 juin une ligne sur Montréal avec 5 vols par semaine et cette liaison sera assurée tout au long de l’année et pas seulement pour les vacances d’été. Qu’est-ce qui vous a décidé à faire un tel investissement ?

La liaison Toulouse-Montréal était dans les « cartons » depuis plusieurs années. Nous pensons que le marché est aujourd’hui suffisant pour accueillir une liaison à l’année. Les liens entre la région Occitanie et le Canada sont de plus en plus forts à l’image du trafic entre Toulouse et Montréal.

Les collectivités territoriales mais également les entreprises comme Airbus ont exercé un lobbying très fort depuis des mois afin que nous ouvrions cette ligne. Nous en espérons désormais beaucoup.

Faire partie des 10 premières compagnies mondiales

Air Canada logo

Quelle sera, selon vos prévisions, la part des passagers qui passeront par votre hub de Montréal pour poursuivre leur voyage vers une autre destination, notamment les Etats-Unis ?

Nous visons au moins 50 % de notre trafic au-delà du hub de Montréal. Notre réseau s’est agrandi ces dernières années et la qualité du transit à Montréal est plébiscitée par les clients, en particulier ceux à destination des États-Unis grâce à des formalités plus rapides.

Pour le reste, notre objectif est de faire partie des 10 premières compagnies mondiales d’ici à quelques années. De cet objectif sans cesse rappelé, découle de nombreux plans d’investissements qui visent à faire croître le niveau de service et à nous hisser au niveau 5 étoiles de Skytrax par exemple. Pour rappel, nous sommes aujourd’hui classé 4 étoiles et nous nous sommes vus décerner de nombreuses récompenses dont celle de meilleur transporteur nord-américain ou encore de meilleure classe affaires en Amérique du Nord.

La crise du 737Max8 a montré la solidité de nos fondamentaux

La liaison Toulouse – Montréal sera assurée en Airbus A330-300 mais votre compagnie misait beaucoup sur le Boeing 737Max8 pour son développement. Où en êtes-vous avec cet appareil ?

Air Canada B737 Max 8

Le Boeing 737Max8 reste un vrai challenge pour Air Canada. Car avec 24 exemplaires au sol, c’est un manque de capacité majeur qui ralentit notre expansion. Cette absence a un effet domino sur toute la flotte et ne touche donc pas que nos liaisons régionales. Nous avons néanmoins énormément appris et nous nous sommes découverts des qualités insoupçonnées. Comme j’aime à le dire, cette crise des Boeing 737Max8 a montré qu’Air Canada dispose de fondamentaux solides. Pour pallier l’absence de ces appareils, nous avons étendu certains leasings, affrété des appareils comme sur une des liaisons quotidiennes Paris – Montréal opérée cet été avec un A330-200 de Qatar Airways, utilisé nos partenaires pour opérer certaines liaisons de notre programme (Lufthansa sur Francfort – Montréal), racheté des appareils disponibles sur le marché (flotte WOW Air par exemple).

Quant à savoir quand le 737Max8 pourra revoler, pour le moment nous nous en remettons aux autorités et nous ne reprogrammerons pas de vols commerciaux tant que nous n’aurons pas reçu leur feu vert.

Nos passagers vont être grandement bénéficiaires du rachat d’Air Transat

Air Canada a repris la compagnie Air Transat en affirmant que le regroupement des deux sociétés se fera tout en maintenant les différentes marques Air Canada, Air Canada Rouge, Vacances Air Canada, Transat et Air Transat. Qu’en sera-t-il l’été prochain ?

Le processus de rachat de notre concurrent Air Transat se poursuit. Le 24 août dernier, les actionnaires ont voté à plus de 94 % en faveur du rachat par Air Canada. Les autorités gouvernementales sont désormais en charge de l’examen du projet. Nous sommes confiants et nous espérons recevoir le feu vert des autorités au début de l’été 2020. D’ici là, nous restons concurrents !

Ensuite, les capacités des deux transporteurs sur le marché français vont nous permettre de croître de façon conséquente entre 2020 et 2021. Sur certains marchés en province, nous passerons sans aucun doute sur des opérations quotidiennes là où auparavant chacune des deux marques n’opérait que 3 ou 4 vols hebdomadaires par exemple. Nos passagers vont donc être grandement bénéficiaires de ce rachat.

Pour l’été prochain, Air Transat a annoncé un renforcement de ses liaisons estivales au départ de Bordeaux (plus de sièges disponibles grâce à davantage de vols opérés en Airbus A330) et de Toulouse (Air Transat passera de 4 à 5 vols par semaine). Y a-t-il un tel engouement des Canadiens pour le Sud-Ouest et des Français pour le Canada ?

Le succès de Bordeaux sur le marché nord-américain est indéniable. La ville et la région bénéficient d’une très grande notoriété et d’une belle image. Les croisières maritimes connaissent par exemple un franc succès auprès de la clientèle américaine. De façon plus large, le marché France Canada est dynamique avec un taux de croissance de près de 3 %. Nous avons passé en 2018 la barre des 600 000 passagers toutes compagnies confondues.

www.aircanada.com

Portrait Jean-François Raudin © Christian Guillard / FlyAndGo

Autres photos © DR

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